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Le blog de Lucie et Stéphane en Chine
25 mars 2007

Business woman

Venons-en à mon travail ici, à Béjain. Il faut bien que j’en parle un peu, sinon vous allez croire que je ne fais que me balader ! Et bien, non. Je mène à Béjain une vie plus que jamais active avec, en outre, une vague sensation de « bus-boulot-bus-dodo ». Le rythme est d’ailleurs dur à prendre. Je dois même dire que j’en bave comme une Russe. Debout tous les matins à 6h30 (alors qu’il est à peine minuit chez vous), je fais un brin de toilette et j’enfile mon bleu de travail, enfin bleu pas vraiment. Pour ceux qui avaient suivi l’épisode de l’achat du tailleur, et bien j’en fais ici fort bon usage et c’était d’ailleurs taper dans le mille car la consigne de l’entreprise pour laquelle je travaille est « ici, pas de jean, tenue convenable obligatoire » ! Bon, j’adhère donc à la règle et me prend même au jeu : je repasse mes vêtements la veille au soir (oui, je sais ça ne m’est jamais arrivé jusqu’alors, et alors, ça vous fait rire ?), j’enfile ma petite veste sobre et pas pouet-pouet, classe, simple, c’est tout, et je me maquille un tout petit poil ! je vous jure trois fois rien mais histoire de. Je crois que certains ne me reconnaîtraient pas ! Bon, on rigole, on rigole, mais on voit pas le fond du bol ! je bois justement mon bol de café ou thé vert selon mes envies du moment, je chausse mes ballerines plates (non, je n’en suis pas encore aux talons hauts) et vers 7h30 je file prendre mon bus en face de l’Université où j’habite. Je passe une heure en plein dans la circulation intense et délirante d’un Pékin matinal. Avec un peu de chance, je suis assise en haut d’un bus à deux étages, du côté gauche pour repérer mon arrêt (j’ai des repères sur le côté gauche, mais pas sur le côté droit), j’ai la télévision chinoise juste en face de moi avec les dernières infos ou bien le dernier clip à la mode (sympa la pop chintoc). Quelques câbles électriques pendouillent du plafond. Pour passer le temps j’ouvre ma méthode assimil de chinois, ou alors le Courrier International acheté au Centre Culturel Français par l’être merveilleux parfumé avec qui je vis. Je descends à l’arrêt Liang Ma Qiao. C’était dur à prononcer au début et surtout à exprimer à la poinçonneuse des jasmins à qui j’avais à faire. Maintenant c’est mille fois plus simple, j’ai une carte électronique que je fais bipper devant un appareil à l’entrée et à la sortie du bus. Je me sens désormais comme la plus commune des business women chinoises qui va travailler et prend les transports en commun tous les matins. J’ai l’impression d’être pleinement intégrée à la société pékinoise. Arrivée à Liang Ma Qiao, je descends en me frayant un passage dans le bus devenu bondé depuis qu’on se trouve dans le centre ville. Là, direction Lufthansa Center, centre de business avec des bureaux partout et un hôtel super class au rez-de-chaussée. L’hôtel Kempicki, puisque c’est son nom, a l’énorme avantage d’avoir une clientèle d’occidentaux plein aux as et donc de leur offrir ce qui peut a priori leur manquer le plus en Chine, à savoir du pain, des viennoiseries, des sandwichs et aussi de la bonne charcuterie. Un peu cher mais ça reste dans les prix de chez nous. Cher pour la Chine en fait. Je prends ensuite l’ascenseur et monte au 8ème étage. Là se trouvent les bureaux de Véolia Propreté. Je m’installe à mon bureau derrière un petit box, j’allume mon ordi et je travaille jusqu’à 12h30 (l’heure à laquelle vous, vous vous levez). Pause déjeuner de 12h30 à 13h30. Au choix : soit dans la cuisine de la boite un plat chinois généreusement offert par Véolia, soit je sors manger un truc dehors (italien, chinois ou sandwich du Kempicki) en déboursant de ma poche. Je me remets à mon bureau à 13h30 tapante (il ne faut jamais être en retard dans une entreprise surtout pas quand on est stagiaire) et je travaille d’arrache-pied jusqu’à 18h. Je sors bien crevée et reprends mon bus pour rentrer chez moi à l’autre bout de la ville. Si j’ai de la chance je suis assise, mais le soir j’ai généralement moins de chance. Je reste debout et regarde amusée, le Chinois s’exciter au volant de sa voiture ou sur le trottoir parce que la porte du bus s’est refermée devant son nez et que le bus a redémarré. Avec un peu de chance aussi, le gars ou le chauffeur près duquel je me tiens ouvrira à un moment donné l’une des fenêtres du bus pour lancer un gros crachat dehors. Charmant ! Il est 19h30 – 20h quand j’arrive chez moi. Je me demande comment je ferais si j’avais des enfants ! Quelle vie !
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Commentaires
A
Un petit mot pour te rassurer : nous ne t'avons pas oubliée (et l'être suprême et parfumé non plus), et ton blog EST LU attentivement et avec beaucoup de plaisir! Je suis ravie de lire que ton achat de tailleur n'a pas été vain, par contre, vu tes dons de maquilleuse, tu veux pas plutôt rester naturelle??? tu m'diras, learning by doing, y'a que ca de vrai... Gros bisous, fille de la rue (faudrait effectivement que tu trouves autre chose...)et être suprême et parfumé.
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